Ancestris et la numérotation de Beruck

Dans mon billet Généalogie #1, j’indiquais que « si c’était à refaire » il y a certaines choses que je ferais différemment pour ma généalogie, notamment l’attribution des numéros de personnes.

Cela tombe bien, j’ai décidé de reprendre mon arbre ! Ou, plus exactement, j’ai décidé de vérifier si j’ai bien des sources pour toutes les informations ; alors tant qu’à y passer du temps autant faire les choses proprement. Et, après expérimentation, mon choix s’est porté sur la numérotation de Beruck.

J’ai également choisi d’utiliser Ancestris, notamment car PhpGedView n’est plus maintenu (même s’il reste un excellent logiciel) :

Ancestris

Plusieurs raisons au choix d’un nouveau logiciel :

  • Celui que j’utilisais précédemment n’est plus maintenu (messages d’erreur sur cet hébergement, risque de faille de sécurité, …) et puis de toute façon le fait que ce soit un logiciel web multi-utilisateur n’est pas indispensable, puisque j’étais en pratique le seul à y travailler dessus
  • Dans Genealogie #2, j’expliquais qu’au final l’aspect communautaire était au moins aussi important que les fonctionnalités. En l’occurrence, Ancestris propose plusieurs fonctionnalités sympathique (dont la génération de pages web) et a une communauté à laquelle j’ai bien envie de participer
  • Ancestris affiche un respect de la norme GEDCOM 5.5 (et c’est important le respect des standards !), tout en permettant l’import et l’export depuis/vers des sites ou outils ne la respectant que partiellement, notamment Geneanet

Mais ce qui a fini de me convaincre est qu’il permet de définir ses propres identifiants d’une manière plus simple que PhpGedView. Et c’est important dans mon idée d’utiliser la numérotation de Beruck.

La numérotation de Beruck

Dans mon arbre actuel j’avais laissé PhpGedView attribuer un numéro chronologique, tant pour les individus (I1, I2, …) que pour les familles (F1, F2, …). En pratique c’est suffisant pour construire un arbre et cela permet de savoir si la création de la fiche est récente ou non, ce qui est utile dans le diagnostic de doublons (c’est du vécu).

Mais c’est assez limité. Or, les numérotations telles que la numérotation Sosa-Stradonitz, permettent de donner du sens aux numéros :

  • Les numéros pairs sont les ascendant mâle et pour trouver le numéro de la génération suivante il suffit de multiplier par deux
  • Pour les mères, il s’agit de <numéro du père + 1>
  • Les 4 grands parents (et par récurrence les 2n ascendant de la génération n) ont des numéros qui se suivent

Bref ça a de très bonnes propriétés et puis cela permet de savoir ce qu’il nous manque, par exemple en les listant dans un tableur.

Le problème concerne les frères et cousins … et par extension tous les autres descendants de nos ascendants. Et s’il existe des numérotations descendantes, comme la numérotation d’Aboville, cela ne fonctionne qu’en ligne directe.

Au départ j’avais commencé à définir ma propre notation à l’aide de nombres décimaux, complexes … ou toute autre forme de couples (Sosa-Stradonitz, Aboville). Par exemple, pour frère de ma grand-mère (I7), prendre le numéro de son père (I14) et y adjoindre un suffixe indiquant le rang (I14.1).

C’est là que j’ai (re-)découvert la numérotation de Beruck, qui fonctionne dans cet esprit. Et, outre le fait qu’elle se présente comme complète et qu’elle soit déjà documentée, elle s’avère plus pratique à utiliser ; notamment lorsque l’on ne connaît pas le rang, mais que le prénom est connu… ce qui est quand même le cas général.

Bref, j’ai décidé de l’employer ! Se posait alors la question de savoir comment attribuer facilement ces numéros … quand j’ai trouvé qu’Ancestris, sur un (et un seul) de ses écran, propose de procéder ainsi.

Cas pratique

Trêve de bavardages, passons à un cas pratique, en l’occurrence celui proposé par Beruck lui-même sur cette page :

Paul Beauregard (16), l’arrière-arrière grand père de Philippe Beauregard (1) a eu l’arrière grand-père de Philippe, Jean Beauregard ( 8 ), et un autre enfant, Alphonsine Beauregard (16a). Celle-ci a eu Brigitte Leborgne (16ab) qui a elle même eu avec Henri Bellevue (16ab&H) Charles Bellevue (16abC), Christophe Bellevue (16abC2) et Catherine Bellevue (16abc).
Le père d’Henri, Albert Bellevue (16ab&H-2) a eu, en plus de Karine Beloeil (16ab&H-3), une autre compagne, Elisabeth Ogenblik (16ab&H-2&e) avec qui il a eu François Ogenblik (16ab&H-2F).

Pour cela je crée un fichier, en conservant les paramètres par défaut d’Ancestris :

Je n’ai pas trouvé si Ancestris permet de modifier le numéro de l’individu racine (I0001->I1), donc je ferme le logiciel et réalise manuellement la modification :

Par contre, et c’est bien là le point important, en rajoutant manuellement les individus …

… on peut préciser le numéro de cet individu. Si ce n’est pas utile pour le père (qui est la seconde entrée, donc I2), cela est utile dès le grand-père :

I3 étant le numéro à réserver à la mère de I1, le père de I2 est I4. Et ainsi de suite jusqu’à I16 (à noter que j’ai également forcé le numéro des familles, sur la même logique) :

Reste maintenant à rajouter les autres descendant de l’individu 16. Mais, petite astuce, il ne faut pas passer par le bouton « créer un nouvel individu », car le numéro ne sera pas modifiable :

 

 

A la place, il faut passer par le menu suivant :

Une fois fait pour la Famille secondaire, que j’ai choisi de numéroter F_I16a et pour Alphonsine (I16a), il suffit d’ajouter les individus à cette famille :

… en prenant soin de choisir un individu existant :

 

 

 

 

 

 

 

En procédant ainsi pour les autres individus, on arrive à créer l’arbre suivant :

Seul point où je diffère : je trouve que « I16abC » et « I16abc » peuvent poser problème si le logiciel ne différencie pas minuscules et majuscules, sans même parler du fait qu’il est facile de les confondre. J’ai donc préféré attribuer un numéro, comme pour « I16abC2 ».

Mais mis à part cela, et même si cela peut paraître assez abscons au premier abord, cette notation s’avère assez pratique et permet de donner du sens aux numéros.

Le fichier est téléchargeable ici : demo-beruck.ged

De l’utilité de cette numérotation

Vous vous demanderez peut-être s’il est vraiment utile de s’embêter avec cela, Beruck lui-même ayant estimé que cette numérotation n’est pas utile pour une généalogie sur informatique (cette numérotation lui servant pour des fiches papier).

Je suis assez d’accord : si vous devez démarrer votre généalogie, passez plutôt votre temps à trouver les personnes qu’à étudier ce système … même si je trouve que cela n’est pas forcément plus long de procéder ainsi.

J’aurais donc tendance à vous la conseiller dans tous les cas. Et même si cela demande de re-numéroter dans le cas où l’on change d’individu racine (de cujus), je pense qu’il doit être possible de le faire de manière automatique.

De même, il doit être possible de calculer automatique les liens de parenté depuis les numéros.

Une bonne ouverture … « que je vous laisse en exercice » 😉